En République Démocratique du Congo (RDC), la récente interdiction d’importer des boissons sucrées et gazeuses suscite une vive colère à la frontière avec la Zambie, notamment dans la ville de Kasumbalesa. Cette décision, prise par le ministère du Commerce extérieur, a pour objectif de protéger l’industrie locale. Cependant, elle menace de mettre au chômage des milliers de petits transporteurs transfrontaliers qui dépendent de l’importation de ces marchandises.
La Révolte des Transporteurs à Kasumbalesa
Le lundi 5 août, les petits transporteurs transfrontaliers se sont mobilisés pour exprimer leur mécontentement face à cette mesure. La douane congolaise a strictement interdit la traversée de la frontière avec ces boissons, plongeant ainsi de nombreux travailleurs dans l’incertitude. Malax Luhanga, président des petits transporteurs transfrontaliers, a exprimé son indignation en déclarant que cette interdiction équivaut à « vouloir la mort de la population de Kasumbalesa ». Selon lui, après l’interdiction de l’importation du ciment, près de 6 000 « vélo-mans » avaient été réorientés vers le transport de jus et de boissons gazeuses. Cette nouvelle mesure, selon Luhanga, met en péril la subsistance de milliers de familles.
Le Contexte Économique et les Répercussions sur le Katanga
L’importance de la frontière zambienne pour la population du Katanga ne peut être sous-estimée. Cette région dépend étroitement de l’importation de produits de première nécessité tels que la farine, le sucre, l’huile, et bien d’autres, en provenance de Zambie et d’autres pays de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). Avec la fermeture de cette voie d’importation, les conséquences se font déjà sentir sur plusieurs fronts.
Premièrement, une hausse des prix des produits de première nécessité est à prévoir, aggravant ainsi le coût de la vie pour la population locale. La rareté de ces produits, qui ne sont pas produits en quantités suffisantes en RDC, risque de créer une pénurie, accentuant encore les difficultés économiques dans la région.
Deuxièmement, cette mesure risque de perturber le marché des produits en provenance de la SADC, privant ainsi les consommateurs congolais d’une diversité de biens essentiels. La fermeture de la frontière aux boissons sucrées et gazeuses pourrait n’être que le début d’une série de restrictions qui menaceraient davantage la sécurité alimentaire et économique de la région.
Les Demandes des Entrepreneurs Locaux et les Réactions Diplomatiques
Face à cette situation, les entrepreneurs locaux appellent le gouvernement congolais à agir. Jeanne Tshata, présidente des femmes entrepreneures à Lubumbashi, souligne la nécessité d’un soutien accru de la part des autorités pour que les producteurs locaux puissent se développer. Elle insiste sur le besoin d’accès au financement pour acheter des machines et des emballages, indispensables à la production locale. Sans cet accompagnement, la RDC pourrait connaître une carence de produits, exacerbant encore la crise actuelle.
Sur le plan international, cette mesure provoque également des réactions. Le ministre zambien du Commerce, Chipoka Mulenga, a exprimé ses préoccupations et cherche des solutions diplomatiques pour atténuer les effets négatifs de cette décision. Il a rappelé que la RDC est un marché crucial pour les exportations zambiennes, et la perturbation de cet échange pourrait avoir des conséquences économiques significatives pour les deux pays.
Conclusion
L’embargo sur les boissons sucrées et gazeuses à la frontière zambienne met en lumière les défis économiques complexes auxquels la RDC est confrontée. Si la promotion de la production locale est une priorité, elle doit être accompagnée de mesures adéquates pour soutenir les populations touchées et éviter une aggravation de la crise économique. Le sort de milliers de petits transporteurs et la stabilité des prix des produits de première nécessité dépendent de la gestion avisée de cette situation par le gouvernement congolais.
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fait le en anglais
DRC: Anger Among Transporters at the Zambian Border Over the Ban on Sugary and Soft Drinks
In the Democratic Republic of Congo (DRC), the recent ban on importing sugary and soft drinks has sparked outrage at the border with Zambia, particularly in the city of Kasumbalesa. This decision, enforced by the Ministry of Foreign Trade, aims to protect local industries but threatens the livelihoods of thousands of cross-border transporters who rely heavily on the importation of these goods.
Transporters’ Uprising in Kasumbalesa
On Monday, August 5, small-scale cross-border transporters mobilized to express their discontent with the ban. The Congolese customs have strictly prohibited the crossing of the border with these drinks, leaving many workers uncertain about their future. Malax Luhanga, president of the cross-border transporters, voiced his frustration, stating that this ban is akin to “wanting the death of the population of Kasumbalesa.” He noted that after the ban on cement imports, nearly 6,000 “velo-mans” (bicycle transporters) had been redirected to transporting juice and soft drinks. This new measure, according to Luhanga, endangers the livelihood of thousands of families.
Economic Impact on Katanga
The significance of the Zambian border for the population of Katanga cannot be overstated. This region heavily depends on the import of essential goods such as flour, sugar, oil, and other necessities from Zambia and other Southern African Development Community (SADC) countries. With this trade route now restricted, the consequences are already being felt on multiple levels.
Firstly, a rise in the prices of essential goods is expected, worsening the cost of living for the local population. The scarcity of these goods, which are not sufficiently produced within the DRC, risks creating shortages, further exacerbating the economic difficulties in the region.
Secondly, this ban threatens to disrupt the market for products from the SADC, depriving Congolese consumers of a variety of essential items. The closure of the border to sugary and soft drinks might only be the beginning of a series of restrictions that could further jeopardize the region’s food and economic security.
Local Entrepreneurs’ Demands and Diplomatic Reactions
In response to this situation, local entrepreneurs are calling for more support from the Congolese government. Jeanne Tshata, president of the women entrepreneurs in Lubumbashi, emphasizes the need for increased government assistance to help local producers grow. She stresses the importance of access to financing for purchasing machinery and packaging materials, which are essential for local production. Without this support, the DRC could face a shortage of products, worsening the current crisis.
On the international front, this measure has also drawn reactions. Zambian Minister of Commerce, Chipoka Mulenga, expressed concern and is seeking diplomatic solutions to mitigate the negative effects of this decision. He noted that the DRC is a crucial market for Zambian exports, and disruptions to this trade could have significant economic consequences for both countries.
Conclusion
The ban on sugary and soft drinks at the Zambian border highlights the complex economic challenges facing the DRC. While promoting local production is a priority, it must be accompanied by adequate measures to support affected populations and prevent a worsening economic crisis. The fate of thousands of small-scale transporters and the stability of prices for essential goods depend on the careful management of this situation by the Congolese government.