RDC : Trump refuse l’envoi de troupes américaines et appelle à un dialogue inclusif – Vers un tournant diplomatique ?
Rédigé par : Rédaction Analysons Kongo
Date : 31 juillet 2025
Washington prend ses distances militaires avec Kinshasa
Dans une déclaration qui crée la surprise, l’ancien président américain Donald Trump, lors d’une conférence publique à Palm Beach, a affirmé que les États-Unis n’enverront pas de troupes en République Démocratique du Congo (RDC) pour combattre les rébellions actives, notamment l’AFC/M23. Une annonce perçue comme un désaveu clair du régime de Félix Tshisekedi, en quête d’un soutien militaire plus offensif contre les groupes armés dans l’est du pays.
« Ce conflit est d’abord un problème congolais. Nous ne voulons pas nous ingérer militairement. Nous allons former, encadrer, mais pas intervenir sur le terrain », a-t-il déclaré.
Le soutien américain reconfiguré : former sans combattre
Trump a cependant précisé que le partenariat sécuritaire ne serait pas rompu. Les forces armées congolaises (FARDC) continueront à bénéficier de formations militaires, notamment dans des centres comme Kapanata, Lonsoma ou Kisangani, où plusieurs contingents sont déjà encadrés par des instructeurs américains depuis des années.
Cette approche n’est pas nouvelle, mais le ton est différent. Elle marque une rupture avec l’attente d’un soutien militaire direct, alors que Kinshasa avait laissé entendre, à travers divers canaux diplomatiques, qu’un appui de terrain était nécessaire.
L’appel à un dialogue national inclusif : une bombe politique ?
Plus que la question militaire, c’est la volonté des États-Unis d’encourager un dialogue inclusif qui pourrait profondément reconfigurer la scène politique congolaise.
La proposition d’un dialogue avec toutes les parties prenantes congolaises, y compris des figures en procès comme Joseph Kabila, ou des opposants radicaux tels que Martin Fayulu, est explosive. Faut-il geler les poursuites contre Kabila pour faciliter sa participation ? Quelle légitimité donner à ce dialogue alors que Félix Tshisekedi tente de former un nouveau gouvernement ? Les questions fusent, et les réponses sont attendues.
Entre deux modèles de guerre et de paix
La diplomatie américaine semble vouloir freiner la militarisation extrême du conflit en rappelant que ni les M23 – qualifiés de supplétifs du Rwanda –, ni les Wazalendo, ni les mercenaires étrangers engagés par Kinshasa ne pourront imposer une paix durable.
Washington s’aligne sur une position réaliste : cesser de financer l’escalade, inciter à la négociation, et éviter les manipulations extérieures.
Mais cette position ne va-t-elle pas affaiblir le régime Tshisekedi, surtout face à une opinion publique traumatisée par la perte de Goma et la multiplication des attaques ?
Analyse finale : une diplomatie américaine qui recentre le conflit
En refusant l’intervention directe, les États-Unis repositionnent leur stratégie : faire pression diplomatique, refuser le recours aux troupes étrangères, promouvoir une solution congolo-congolaise, et préparer une sortie politique inclusive.
Cela sonne comme une mise en garde pour Kinshasa : le temps des alliances militaires aveugles semble révolu. La solution passera par le dialogue, ou pas du tout.
Ce tournant diplomatique redéfinit les équilibres dans la région des Grands Lacs, et annonce des secousses majeures dans les jours à venir.