Sécurité & Conflit – Uvira, nouvelle poudrière de l’Est congolais

 Sécurité & Conflit – Uvira, nouvelle poudrière de l’Est congolais

Alors que la diplomatie internationale salue encore les récents accords de paix entre la RDC et le Rwanda, le terrain raconte une tout autre réalité ce matin du 14 juillet 2025. Dans la région d’Uvira, au Sud-Kivu, les FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo) et les combattants de l’AFC/M23 renforcent visiblement leurs positions. Les informations concordantes de RFI, Radio Okapi et Actualité.cd confirment une forte concentration militaire, dans un contexte d’impasse des pourparlers de Doha.

 Kinshasa alerte : un front qui se militarise dangereusement

Selon des sources gouvernementales citées par Actualité.cd et le Journal de Kinshasa, le Rwanda aurait accru son appui militaire au M23, ce qui met à mal la crédibilité de l’accord de paix signé récemment à Washington et salué à Paris lors de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.
Le risque d’une reprise massive des hostilités est désormais réel.

 AnalysonKongo pose les vraies questions

 Ce que cet accord a permis :

• Calmer le ton diplomatique : L’accord a réduit la tension visible entre Kigali et Kinshasa dans les arènes internationales.
• Mobiliser des soutiens extérieurs : La France, les États-Unis et d’autres acteurs saluent officiellement l’initiative de paix.

 Ce que le terrain nous montre :

• Aucune désescalade militaire réelle dans les territoires concernés.
• Le M23/AFC gagne en positionnement stratégique pendant que les négociations stagnent.
• Les populations civiles sont de nouveau piégées entre deux feux, sans garanties de protection.

 Trois scénarios d’évolution

1. Conflit gelé, mais explosif : Les positions restent figées, mais la moindre étincelle peut relancer les combats.
2. Relance des hostilités : Un incident local à Uvira ou Rutshuru pourrait servir de déclencheur à une guerre ouverte.
3. Sursaut diplomatique réel : Si l’Union africaine ou les États-Unis mettent une pression accrue sur Kigali, une désescalade reste possible — mais peu probable sans actions fortes.

 Conclusion : L’accord de paix est-il déjà mort-né ?

La militarisation autour d’Uvira montre que la RDC évolue dans une paix diplomatique de façade, pendant que la guerre tactique se prépare. Pour éviter un nouveau drame humanitaire dans les Hauts Plateaux et à Minembwe, la société civile, l’opinion publique et la diaspora doivent exiger des mécanismes clairs de retrait, de désarmement et de justice.

La paix ne se décrète pas à Paris ou Washington : elle se construit sur le terrain, avec vérité, inclusion et souveraineté.